Quels matériaux pour construire un logement écologique ?

Le choix de matériaux écologiques fait partie intégrante de la conception d’un immeuble écologique. En quoi ces matériaux contribuent-ils à rendre la construction plus respectueuse de l’environnement ? Quels sont les matériaux à privilégier ?

Quelle est la construction la plus écologique ?

La construction la plus écologique est celle qui permet d’agir sur les six points suivants :

• Tirer parti de l’orientation du terrain
• Recourir aux énergies renouvelables
• Favoriser l’inertie thermique pour limiter les écarts de température
• Privilégier le confort de l’habitant grâce à une meilleur isolation
• Mettre en œuvre une ventilation naturelle
• Utiliser des matériaux écologiques

Il existe plusieurs types de bâtiments écologiques. Les bâtiments passifs, par exemple, sont conçus avec pour objectif de limiter la consommation d'eau et d'électricité. Ils capitalisent sur une isolation performante, l’installation de fenêtres avec triple vitrage et la captation de chaleur, ou encore une orientation au sud qui permet de maximiser les apports en lumière et en chaleur, tout en limitant l’éblouissement (qui peut survenir en cas d’exposition est/ouest). Les bâtiments bioclimatiques sont une autre catégorie de construction écologique. On pourrait également citer les bâtiments BBC et les bâtiments positifs. Pour en savoir plus sur ce sujet, retrouvez notre article « Comment concevoir un immeuble écologique ? ».

Qu'est-ce qu'un matériau écologique ?

Les matériaux écologiques répondent à plusieurs exigences : leurs matières premières doivent provenir de ressources durablement renouvelables et/ou renouvelées ; ils doivent offrir une résistance suffisante dans le temps ; et ils doivent induire une consommation d’énergie la plus réduite possible sur l’ensemble de leur cycle de vie.

Les matériaux écologiques doivent aussi favoriser le confort des artisans qui le mettent en œuvre, mais aussi des habitants du futur logement. Ils doivent offrir un niveau de sécurité au moins équivalent à celui des matériaux dits « classiques » ; ils doivent être sains, c’est-à-dire ne pas générer d’impacts négatifs sur la santé, tant au moment de leur production que le long de leur durée de vie, en passant par leur mise en œuvre.

Enfin, les matériaux écologiques doivent permettre de diminuer les coûts à trois niveaux : les coûts de conception et de production ; les coûts différés (entretien, remplacement, recyclage…) ; et les coûts évités (pollution, déconstruction, transport…).

Quels sont les matériaux les plus respectueux de l'environnement ?

Parmi les matériaux utilisés dans le monde du bâtiment et figurant parmi les plus respectueux de l’environnement, on peut citer :

• Le bois, qui, en plus d’être un matériau naturel et chaleureux, offre d’excellentes capacités de résistance, recyclabilité et durabilité. On considère que le bois est jusqu’à 15 fois plus isolant que le béton. Il est compatible avec de multiples applications : il peut ainsi être utilisé pour constituer l’ossature des maisons en bois ou des immeubles en bois ; il peut également être utilisé sous forme de bardage à l’extérieur ou de revêtement de sol à l’intérieur de l’habitation. Certaines essences (chêne, merisier, frêne…) sont particulièrement adaptées à un usage intérieur, tandis que d’autres (iroko, châtaignier, mélèze, teck…) sont plutôt utilisées en extérieur. Enfin, le bois offre une parfaite compatibilité avec d’autres matériaux écologiques, tels que les briques de chanvre ou la paille.

• La paille. Vous ne le savez peut-être pas, mais la paille peut être utilisée comme matériau principal pour fabriquer une maison écologique. Ce matériau écologique, en plus d’être très accessible financièrement, est entièrement biodégradable et disponible localement. C’est aussi un très bon isolant thermique et phonique. Contrairement à une idée reçue, la paille est très résistante aux flammes. Il faut toutefois que les bottes de paille aient été correctement compactées, ce qui suppose de faire appel à une entreprise spécialisée ou d’avoir suivi une formation adéquate dans le cadre de l’auto-construction. Autre atout de la paille comme matériau de construction : elle possède d’excellentes propriétés du point de vue de la qualité de l’air intérieur, puisqu’elle ne comporte ni fibres irritantes, ni résidus chimiques.

• Le chanvre. Cette matière première est doublement vertueuse. Non seulement elle permet de protéger l’environnement pendant sa période de culture en stockant le carbone et le nitrate, mais en plus elle constitue un matériau très écologique. Outre sa résistance, le chanvre brille par sa bonne hygrométrie : le chanvre absorbe l’humidité de l’air et la restitue en cas d’atmosphère trop sèche. Il s’agit donc d’un matériau remarquable en matière d’isolation. Il peut être utilisé en de multiples emplacements de la maison (murs, cloisons, planchers, toitures…), et il est également possible de constituer des dalles isolantes allégées et des enduits isolants en mélangeant le chanvre à de la chaux. Certains fabricants spécialisés dans la construction écologique proposent même du béton de chanvre. Ces briques naturelles sont notamment utilisées par les artisans pour doubler les murs intérieurs comme extérieurs, isoler les cloisons, ou encore créer des faux-plafonds capables d’absorber le bruit. Enfin, vous croiserez peut-être le chanvre sous d’autres formes, telles que la laine de chanvre ou le feutre de chanvre.

• La brique Monomur. Ce type de brique, notamment utilisé pour concevoir des maisons neuves individuelles, possède plusieurs caractéristiques. La brique Monomur se distingue d’abord par ses joints minces qui permettent de réduire l’espacement entre les briques, et ainsi de diminuer les ponts thermiques. Cela permet aussi d’économiser les matériaux (eau et mortier) et d’améliorer l’aspect esthétique du mur, qui apparaîtra lisse et quasiment sans joints. La brique Monomur permet ensuite d’emprisonner l’air sur toute l’épaisseur de la brique et d’améliorer l’isolation. Enfin, l’argile utilisée est d’origine minérale. Cette matière première est donc totalement saine et offre un grand confort de vie. La brique Monomur permet de mieux réguler l’hygrométrie, d’éviter la condensation dans les murs et de supprimer les moisissures. Bon à savoir, il est possible de garnir ces briques en terre cuite avec de la laine de roche pour un bien-être optimal des occupants, quelle que soit la saison.

• Le béton vert. Le béton traditionnel durcit en se mélangeant à l’eau grâce à ce qu’on appelle le clincker. Ce produit est constitué à 80 % de calcaire et à 20 % d’argile. Au cours de sa production, il est porté à très haute température, avant d’être broyé pour atteindre sa forme finale. Or, cette phase de cuisson occasionne d’importantes émissions de gaz à effet de serre. Lorsqu’on produit du béton vert, on diminue la part de clincker qu’on remplace par d’autres intrants : les laitiers de haut-fourneau (sous-produits de l'industrie sidérurgique lors de la fabrication de la fonte dans les hauts-fourneaux), les cendres volantes de centrales électriques thermiques… Ces substituts offrent les mêmes caractéristiques de résistance et de dureté que le béton classique, tout en permettant de décarboner ce matériau.

L’industrie du bâtiment fourmille d’idées et d’initiatives pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en minimisant les changements de pratiques. Les artisans continuent de perpétuer les même gestes, mais ce sont les matériaux qui évoluent pour devenir toujours plus écologiques. La nouvelle RE2020, qui s’applique depuis le 1^er janvier 2022, devrait encore renforcer l’utilisation des matériaux biosourcés dans la construction.

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